C’est la période redoutée des conseils de classe. Pour le délégué c’est délicat, il est pris entre deux feux. D’un côté les promesses de défendre au mieux ses électeurs: un dîner de classe ? Facile à organiser (au MacDo), pas d’enjeu d’affrontement avec les profs (qui s’en fouttent tant que c’est pas organisé chez eux). Et puis les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Aucun risque de désaveu. Chacun paie son BigMac. La réélection n’est pas en danger. De l’autre côté, stratégie plus subtile: flatter les profs tout en sur-vendant son bilan. L’intérêt est double: ménager l’avenir sans s’aliéner la base. Ce qui compte ce n’est pas d’obtenir gain de cause (ça intéresse qui, en vrai, sur quelle chaîne sera diffusé le foot la saison prochaine ?) mais de faire semblant de contester un scénario dont on est soi-même responsable. Machiavel au collège Jacques-Chirac.
Incontestablement, c’est cette seconde stratégie qu’avait choisi Vincent Labrune flanqué de son adjoint Arnaud Rouger — moins docile qu’à l’habitude — pendant les 2h42 d’audition face à la commission d’enquête sénatoriale en charge d’y voir plus clair dans la « financiarisation du football » . Derrière ses lunettes embuées et les multiples « vous avez raison Monsieur le Sénateur » qui introduisaient chacune de ses réponses, on devinait la sueur qu’avait versé le président de la LFP dans les séances de préparation. Ce n’est pas tous les jours qu’il faut rendre des comptes à des gens qui n’ont pas voté pour vous. Son précédent passage en 2022 face à la commission de la culture de l’institution n’était pas resté dans les annales de l’éloquence. Cette fois-ci, le flatteur se l’était juré: il serait poli, respectueux, docile face « à la représentation nationale ». Problème, sous l’obséquiosité pointe un fait massif : la défiance.
Bande d’ingrats
Il n’a pas fallu attendre longtemps...
Contenu disponible gratuitement
67 % de ce contenu restent à découvrir !
Pour accéder à la totalité des contenus gratuits, vous devez vous connecter ou créer un compte.