Je m’y vois déjà. Une Ligue 1 indécise qui se joue à la dernière journée, comme au bon vieux temps. Entre 1990 et 2000, la France sacre sept champions différents, l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne cinq, l’Espagne quatre. Cette année, Leverkusen a interrompu onze années de domination du Bayern. Exploit éphémère avant un retour dans le rang attendu, comme Leicester ou Montpellier en leur temps. Impossible pour ces clubs de s’installer dans la durée et d’entamer un cycle vertueux de cinq saisons ou plus, à l’image de Parme, de la Sampdoria, de Nantes, d’Auxerre, de La Corogne ou de Kaiserslautern dans les années 1990. Preuve du désamour grandissant des supporters pour leur championnat, les audiences des matchs de Liga ou de Serie A sont catastrophiques. Sassuolo-Frosinone, 69 000 téléspectateurs. Gérone-Getafe, 85 000. Même un choc comme Betis-Atletico ne touche pas 400 000 téléspectateurs. En L1, on ne communique même pas les audiences.
C’est pourquoi en exclure les clubs participant à une Superligue relancerait l’intérêt et le suspense des championnats nationaux. Imaginons un instant une L1 sans le PSG. On ne se battrait plus pour le podium et une qualification, inutile aujourd’hui en termes sportifs, en Ligue des champions, mais pour le titre. Il n’y aurait plus de Classico, et alors ? Demandez aux Marseillais ou aux Parisiens s’il a autant d’impact qu’il y a dix ans. Les droits TV baisseraient un peu plus encore ? Le produit L1 se vend d’autant moins que le champion est connu d’avance. Le storytelling serait plus facile à installer. Ça nous changerait du championnat tel qu’il est, où le Graal, c’est la seconde place. Avant de penser à le céder aux Chinois ou aux Américains, séduisons les Français. Notre football serait moins riche, mais l’argent serait plus équitablement réparti.
Pour une ligue fermée
Enfin, imaginons...
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