Dans les années 1960, le football français, à la ramasse sportivement et financièrement, a connu deux fusions de clubs incongrues, de Sedan avec le Racing Club de Paris (1966) et du Toulouse FC avec le Red Star (1967). Elles  ont tourné court. Depuis, créer un grand club à Paris, puis un second, puis trouver un club résident au Stade de France a conduit à des fusions en pagaille, comme l’Entente St-Denis – St-Leu, en 1996. Même le PSG, mal né, a failli fusionner avec le PFC et le Racing CF en 1978 pour former le Paris 1. En 1982, Jean-Luc Lagardère a marié le Paris FC au Racing pour créer le Racing Paris 1. En 1989, il a même pensé fusionner le Matra Racing avec le RC Lens.

L’idée n’est donc pas nouvelle. Elle est limitée par une règle fédérale, qui ne les autorise que pour « deux ou plusieurs clubs d’un même district, sauf exception accordée par la Ligue régionale ». Or, le football français, de la Ligue 1 au National 2, traverse de graves turbulences économiques. Outre la restructuration de championnats plus réduits (L1 et L2 à 18 clubs, 6 descentes en National, 21 en National 2), les clubs doivent financer des centres de formation coûteux, alors que le trading est rendu plus difficile par une concurrence accrue. Sans parler de l’angoissant épisode estival des droits TV.

Président de droit divin

Les divisions inférieures regorgent d’anciens pensionnaires de L1 en danger, comme l’Estac, en chute libre. Les clubs amateurs sont pris dans une course aux subventions municipales de plus en plus impopulaires. Aux liquidations judiciaires (Sedan, FC Sète 34, Poissy), s’ajoute l’entretien ruineux de stades surdimensionnés (Le Mans, Valenciennes). Repenser le modèle économique nécessiterait une mutualisation des moyens, humains et d’infrastructures. Il faudrait pour cela assouplir la limitation...