la revue
Laurent Nicollin : «On se lève le matin, on prend des coups dans la gueule, on repart au combat» Abonnés
Le 18 septembre 2024
À 51 ans, il est l’un des derniers présidents-propriétaires à l’ancienne. Le créateur du Montpellier HSC, Louis, dit Loulou, était un personnage emblématique. D’abord président délégué de son père, Laurent lui a succédé après son décès, en 2017. En trente ans de poubelles et vingt de foot, il a en a vu passer, des types en costard. Entretien avec un dinosaure.
Laurent Nicollin : «On se lève le matin, on prend des coups dans la gueule, on repart au combat»

C’est comment, le quotidien d’un président de club ?

Laurent : Ce n’est pas un poste facile. Il faut prendre des décisions, tu es en première ligne. Tu essaies toute la semaine de planifier et le match te sanctionne, le week-end. Tu n’es pas à l’abri de perdre sur une erreur de la VAR, un penalty. Tu peux tirer quatre fois sur la barre et perdre 1-0 sur un but pris en contre. Cela dit, c’est plus dur émotionnellement, mais pas plus compliqué que de gérer une société.

Oui, mais une société un peu particulière. Un joueur de foot, humainement, ce n’est pas un salarié lambda.

Laurent : Le sport exacerbe les passions, les joies comme les peines. Quand tu gagnes, tu es le meilleur des présidents, tu es génial. Les mecs te disent « J’aimerais que ma fille se marie avec toi ». Et quand tu perds, tu es nul, tu ne sais pas gérer. C’est l’instantanéité des résultats qui déclenche tout. Le drame, c’est qu’on ne voit les résultats que de l’équipe première. Un club, c’est tout un système. Il y a les équipes de jeunes, le centre de formation, les équipes réserve, les bénévoles, un service administratif, la com’, etc.  Les réseaux sociaux n’ont rien arrangé, au contraire. C’est l’exutoire, pour balancer de la merde. Le joueur n’est jamais assez bon, jamais assez beau. Tu marques un but, tu gagnes 3-0, on te dit que tu aurais pu en mettre 4. Ce sont des insatisfaits, des peines-à-jouir. J’ai été longtemps sur Twitter, c’est fini. La vie est déjà assez anxiogène comme ça. Quand tu lis certains commentaires, tu te dis que ce n’est pas possible, ils n’ont que ça à foutre ! Il faut être un peu magnanime. Quand un joueur part, tu lui dis merci, au...

Contenu réservé aux abonnés

92 % de ce contenu restent à découvrir !

Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.

commentaireCommenter