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Jaume Roures : «Nasser affaiblit le football français» Abonnés
Le 18 septembre 2024
Fondateur et ancien président de Mediapro, magnat de la production audiovisuelle, Jaume Roures est un homme libre. Quatre ans après le fiasco de la chaîne Téléfoot et l’arrêt de la Ligue 1 pendant le confinement, quelques mois après avoir définitivement cédé ses parts, ce francophile prend la parole pour dire ce qu’il pense du football professionnel français. Comme le dit le célèbre proverbe, « qui aime bien, châtie bien ». Roures nous aime beaucoup.
Jaume Roures : «Nasser affaiblit le football français»

Où en serait la Ligue 1 si, en octobre 2020, Vincent Labrune avait accepté de renégocier le contrat conclu avec Mediapro ?

Jaume : Nous proposions 650 millions d’euros au moment de la pandémie. La proposition a été rejetée. Ensuite, la Ligue 1 a signé un contrat de 250 millions d’euros avec Amazon. Le football doit se développer selon une stratégie globale. Or, ce travail n’a jamais été fait en Ligue 1, tant du côté des opérateurs que des clubs. Et aujourd’hui, la situation est la suivante : une partie importante des droits a été immobilisée au profit d’un fonds d’investissement pour cent ans. Entretemps, le montant des droits est passé à 500 millions d’euros par an et l’addition sera plus élevée pour l’amateur de football. Je crois qu’on peut affirmer que la situation est bien pire que ce qui aurait pu se passer.

Il y a un paradoxe en France, un pays riche, beaucoup de cerveaux brillants… Comment pouvons-nous prendre des décisions aussi absurdes ?

Jaume : Le problème de fond est le suivant : le travail ne consiste pas à signer un contrat, programmer des matchs et encaisser de l’argent. Cette stratégie ne mène nulle part. La Ligue 1 pourrait encaisser plus d’argent, elle aura toujours le même problème.

Quel souvenir vous a laissé Vincent Labrune ?

Jaume : Ce n’est pas un problème de personne, mais d’analyse globale. L’unique préoccupation des présidents ne peut être que l’opérateur TV paie plus. Il faut offrir des contreparties, des perspectives de développement international, de fréquentation des stades, de sponsors, des horaires, etc. Par exemple, pourquoi avoir réduit le nombre de clubs à 18 ? C’est le seul championnat en Europe à l’avoir fait. Personne n’a remarqué qu’à 18 équipes, on perd un mois d’abonnement ? Les équipes 19 et 20...

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