À rebours des leaders occidentaux, Gianni Infantino a quitté ses sabots d’Européen pour mieux s’imposer en Afrique. Il a saisi les rapports de force et les divisions entre les 54 fédérations et su les mettre à profit. C’est à Rabat, en 2021, qu’il a initié la réconciliation et l’alliance entre Patrice Motsepe, 59 ans, magnat des mines et propriétaire du Mamelodi Sundowns de Pretoria, et ses adversaires, le Mauritanien Ahmed Yahya, le Sénégalais Augustin Senghor et l’Ivoirien Jacques Anouma. Avec l’attribution (en partie) de l’édition 2030 de la Coupe du monde au Maroc, il a gagné la reconnaissance de tout un continent. Infantino, l’ancien secrétaire de l’UEFA, est devenu Gianni l’Africain.

De quoi Gianni est-il le prénom ?

Avec notre Suisse préféré, il faut que tout bouge pour que rien ne bouge (trop). Fini le programme Goal cher à Sepp Blatter. Place au programme Forward. Besoin d’argent ? Entre les mannes des milliardaires africains et les « investissements » saoudiens, les millions déferlent. Le football africain de club a besoin d’infrastructures et l’envie de monter en gamme. L’heure est venue de créer ­l’African Football League, une ligue fermée qui fait jaser autant que fantasmer. L’Afrique doit être la place forte qu’elle aurait toujours dû être. C’est aujourd’hui le laboratoire de la « nouvelle FIFA » et la base arrière de ses nouvelles conquêtes. « Ce qui compte, ce n’est pas ce qui nous sépare, c’est ce qui nous rassemble », dit souvent Gianni. Ça tombe bien. Le continent est faiseur de roi. Avec ses 54 fédérations, l’Afrique pèse lourd et l’on sait déjà à Zurich qui va rester à la tête du Comex de la FIFA. 

D’ici et d’ailleurs

Globaliste et citoyen du Nouveau Monde, le Valaisan est stratège. Il parle à une autre échelle. À la manière des firmes...