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L'After de l'élégance : Gianni Agnelli, roi des dandys Abonnés
Le 18 septembre 2024
Dis-moi comment tu t’habilles, dans quelle voiture tu roules et quelle montre tu portes, je te dirai quel footballeur tu es. » Souvent défendue dans ces pages, la théorie vaut aussi, bien sûr, pour les présidents de club. Et la photo du moment n’est vraiment pas folichonne.
L'After de l'élégance : Gianni Agnelli, roi des dandys

Qu’ils soient perdus ou engoncés dans des costumes qui valent sans doute très cher, mais qu’ils ne savent pas porter, ou fervents défenseurs du combo chemise blanche-doudoune sans manche (mon Dieu !), les patrons de Ligue 1 et d’ailleurs ressemblent invariablement à ce qu’ils sont : des gestionnaires moroses, des financiers angoissés, des boomers en perdition, des geeks technocrates biberonnés à Football Manager, qui jouent avec des sous qui ne leur appartiennent pas. Leur monde manque d’audace, de panache et de fantaisie. De Claude Bez en Merco, de Bernard Tapie sur son bateau, de Silvio Berlusconi en hélico, de Michel Denisot. Surtout, leur monde manque d’un Gianni Agnelli, aka l’Avvocato.

Patron de l’empire Fiat, l’homme d’affaires turinois a présidé la Juventus officiellement de 1947 à 1954, avant d’en tirer les moindres ficelles jusqu’à sa mort, en 2003, harcelant de coups de fil très matinaux son successeur, Giampiero Boniperti, surveillant de près l’arrivée des meilleures recrues. Collectionneur d’œuvres d’art, consultant officieux de chefs d’État, séducteur à qui rien ni personne ne résiste, le « second père » de Michel Platini fut aussi une icône mondiale du style, expert en sprezzatura, cette école qui mêle nonchalance, chic sans ostentation et entorses vestimentaires savamment maîtrisées.

Le dressing du dandy preppy italien était aussi somptueux que la salle des trophées de son club, qui fut sa seule véritable passion. Des costumes gris flanelle avec veste croisée à revers extra-larges pour l’hiver, d’autres en tissu solaro avec veste à boutonnage simple en été, des bottines en peau de chamois, des chemises à col français aux poignets biseautés, des pièces signées Brooks Brothers, qu’il fut le premier à porter, à partir du milieu des années 1970. La grande classe. Sans compter ses coquetteries excentriques et revendiquées, comme cette association baskets blanches-costume prince de Galles qui ne...

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