Le développement des Naming Rights Acts (NRAs) est le résultat de l’évolution du système économique. De nos jours, il y a rarement une bourgeoisie locale ou une classe moyenne capable de financer la modernisation d’un stade. Depuis une quarantaine d’années la pratique des affaires veut que les entreprises locales soient achetées par les grandes entreprises ou par des fonds d’investissement qui ont peu d’intérêt dans les cultures locales, si ce n’est que pour préparer des opérations financières très spécifiques, ou pour lancer des campagnes marketing ciblées et circonstanciées.

S’agissant du modèle de financement des stades à travers des fonds publics, il apparaît que ce modèle connait des limites étant donné qu’en période de crise économique, il est compliqué de convaincre le contribuable de destiner des fonds publics pour financer un stade. Dès lors, les NRAs sont une alternative de financement pour les clubs. Ils sont un petit reflet d’un monde et d’une société qui a changé. C’est la réalité et il faut vivre avec elle. S’indigner contre les NRAs est inutile et naïf, tant qu’on ne développe pas un modèle économique pour le foot, qui conserve les aspects positifs du football moderne (des nouveaux pays et régions sont apparus sur la carte du football mondial) tout en ne concevant pas les supporteurs comme des simples consommateurs ni en « cancelant » les spécificités de l’Histoire de chaque club et la fonction sociale du foot. Et, bien sûr un modèle économique qui intègre vraiment le foot féminin qui permettra que dans un futur proche des stades, puisent être renommés avec le nom d’une grande joueuse ayant marqué l’histoire d’un club, ville ou quartier.

En attendant, les supporteurs sont confrontés à un dilemme. Garder leurs symboles au risque de faire des sacrifices en termes de gloire sportif, ou chercher des nouvelles sources...