Supporter de l’OL, Armand Saillour (24 ans) habite à Paris. Fidèle auditeur depuis plus de dix ans à l'émission de Daniel et Gilbert, il est aujourd'hui abonné à la revue After Foot.
Régis Debray écrivait dans son essai Eloge des frontières, paru en 2010 : « Plus l'économie se mondialise, plus la politique se provincialise » signifiant que la forte croissance des échanges commerciaux et financiers entraînait une perte de repères culturels et des formes de repli régionaliste. Depuis l’arrêt Bosman il y a 25 ans, le football n’a pas échappé au phénomène de mondialisation et, alors que les flux internationaux de joueurs, de capitaux, de produits dérivés, n’ont jamais été aussi importants, les supporters revendiquent un fort ancrage local. Je constate ainsi que le football suit une dynamique relativement similaire à ce que décrivait Régis Debray, ce qui me fait dire, pour le paraphraser, que plus le football se globalise, plus le supporter se régionalise.
En effet, on trouve dans le football deux logiques qui s’opposent de plus en plus. D’un côté, la logique business : celle des plus grands clubs européens, des investisseurs étrangers, des diffuseurs, des sponsors et de tous les acteurs pour qui la mondialisation du football représente une opportunité économique. De l’autre côté, se trouve la logique affective, voire identitaire : celle des supporters attachés à l’histoire de leur club, à l’ancrage local et aux traditions. Je remarque au passage qu’entre ces deux mondes, les instances publiques ont de plus en plus de mal à exister comme l’illustre la difficulté de l’UEFA à lutter contre le projet de Superligue européenne privée.
Les exemples de confrontations entre la sphère business et celle des supporters sont multiples. On peut citer les changements de logo récurrents, comme l’a fait l’Internazionale encore récemment, au mépris de son histoire. Il y a...
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