Joueurs pris à partie, entraîneur peu soutenu, résultats en berne, jeu déplaisant, centre de formation perçu comme menacé, mercato dénoncé, présidence discutée, actionnaire contesté, supporters chauffés à blanc. Autant d'éléments qui font de la saison 2023-2024 de l'Olympique de Marseille la plus tendue depuis que Pablo Longoria est devenu président. La plus tendue aussi, peut-être, de l'ère McCourt. Jusqu'à présent, le dirigeant espagnol avait été occasionnellement critiqué sur des points précis, que ce soit par les supporters mais aussi par les observateurs neutres. Mais cette saison, c'est différent. Ça s'est étendu. Ça s'est amplifié. Sa place dans son fauteuil ne tient plus qu'à un fil. Le tonnerre gronde au-dessus du Vélodrome. Il suffirait d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres. À l'heure où j'écris ces lignes, le match aller de Ligue Europa contre le Shakthar Donetsk n'a pas encore eu lieu. L'Europe, perçue comme une bulle d'oxygène alors que l'OM patine sérieusement sur le plan domestique. Un bol d'air frais dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est précaire.

Au commencement un changement d'entraîneur

Tout a commencé par la nomination d'un nouvel entraîneur à l'inter-saison. Igor Tudor a en effet démissionné au bout d'un an seulement. Comme Jorge Sampaoli avant lui. L'instabilité sur le banc marseillais, de surcroît non-motivée par les supporters, commence à interroger. Mais Longoria n'en a cure : il a déjà désigné le remplaçant du technicien croate. Marcelino. Il a fait ses preuves en Espagne. Mais il y a un hic : c'est un ami de longue date de Longoria, et c'est de notoriété publique. Or, dans l'inconscient collectif, nommer un ami c'est nommer quelqu'un qu'on aime, même s'il est incompétent. Ce que n'est pas, intrinsèquement, Marcelino.

Cette compétence qui est la sienne ne l'empêchera pas de connaître un premier revers sévère en tour préliminaire...