La cérémonie 2022 du Ballon d'Or France Football aura vu quelqu'un devenir à jamais le premier récipiendaire du Prix Socrates. Récompensant l'engagement des joueurs et des joueuses, il doit son nom à ce footballeur brésilien connu pour avoir été la figure de proue de la démocratie corinthiane. Ce système de gestion interne au club des Corinthians où chaque membre, de la star au jardinier, avait son mot à dire sur tout. À l'exact opposé de ce qui se pratiquait ailleurs dans le pays, et surtout, totalement antagonique de la dictature militaire qui à l'époque gérait le Brésil d'une main de fer depuis 1964. Ce système aura duré trois ans, mais il aura assurément contribué, de l'avis de ceux qui l'ont instauré, à la chute du régime, en 1985. Une chose est sûre : Kylian Mbappé ne le mérite pas. Pas cette année. Parce que ses prises de position sont tout sauf désintéressées. Je ne m'épancherai pas ici sur le sujet, je l'ai déjà fait dans mon article Le Netflix de l'indignation.

Le Prix Socrates n'est que le dernier-né des prix annexes remis en marge du Ballon d'Or France Football. Depuis quelques années, le célèbre trophée créé il y a bientôt soixante-dix ans a vu naître des petits frères. La création de ces trophées subalternes en importance, ce n'est pas une insulte de le dire, est le reflet de l'évolution du football, qui est elle-même une conséquence de l'évolution de la société. Pour le pire mais également pour le meilleur. Ne nous laissons pas entraîner dans un conservatisme et une nostalgie imbéciles. Certains l'ignorent, mais tout au long de sa longue histoire, le Ballon d'Or a connu plusieurs mutations notables :

* 1956 : Le quadragénaire anglais Stanley Matthews se voit remettre le tout premier Ballon d'Or France Football....