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OM : Tapie dans l’ombre Abonnés
Le 30 mai 2023
Les célébrations-anniversaires du titre européen à Marseille ont brillé par l’énergie déployée à faire le tri dans les souvenirs encombrants. Bernard Tapie va même avoir une esplanade à son nom. Bienvenue dans le monde fascinant de la post-vérité.
OM : Tapie dans l’ombre

Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre l’image de son désir. Pendant toute la semaine dernière, les rues de Marseille, les gazettes sportives, les fils d’informations se sont remplis de fumée blanche. C’était l’anniversaire des 30 ans de la victoire de l’Olympique de Marseille en finale de Ligue des Champions. Des milliers de fumigènes, des écrans géants et au centre de la photo, accroché à son pupitre, le maire Benoît Payan qui joue le jeu de la mémoire sélective « et s’il y a un homme qui a fait de Marseille un grand club, s’il y a un homme qui a aimé cette équipe et qui l’a fait grandir, cet homme, il a sauvé l’OM et il nous a fait décrocher l’étoile. Bernard Tapie n’était pas un enfant de Marseille mais il avait compris la mentalité qui était la nôtre. Et de son arrivée jusqu’au dernier jour il a eu le cœur bleu et blanc, cette ville c’était la sienne. (…) Alors nous avons décidé que l’esplanade centrale de notre Vélodrome s’appellera désormais l’Esplanade Bernard-Tapie. »

Un peu comme les voisins excédés qui montent à 3h du matin pour demander de baisser la sono ou les parents, d’un ton rigolard, qui vous racontent la vérité sur les mythes de votre enfance, il y a en a toujours un ou deux pour se faire remarquer dans ce genre d’occasion. Mi goguenard, mi alcoolisés, ils exigent qu’on leur dise la vérité sur cette semaine de mai 1993. La mémoire familiale avait en effet pris soin de cacher aux enfants le mercredi 19 (date du coup de fil à Glassman) pour privilégier celle du 26 (date de la victoire face à Milan) tout en oubliant à nouveau celle du 28 (début de l’enquête lancée par Noël Le Graët alors président de la...

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