L’idée était a priori ingénieuse : faire éclater au grand jour ce qui se déroulait en cuisine. Une réunion s’était particulièrement mal passée. Une goutte d’eau avait été versée dans le vase des exagérations. Zeroual et sa clique étaient allés trop loin. Certains ne l’avaient pas supporté. Peu importe l’ogre du jour et ses impatiences, on ne parlait pas comme ça au président de l’OM. Non, on ne parlait pas comme ça à un président tout court. Une poignée d’énervés se prenaient pour un syndicat représentatif et des dirigeants montaient sur leurs grands chevaux: on était mal mais on était encore dans le champ de l’habituel. Dans La Provence, Longoria, le 20 septembre, révélait les menaces et insinuations incessantes — pardon maintenant on dit « coups de pression » — dont le dirigeant marseillais faisaient régulièrement l’objet. Il étayait par le menu la quantité de précautions qu’il fallait s’imposer pour avoir le droit de s’assoir sur ce siège éjectable. Il rééditait dans une déclaration solennelle quelques jours plus tard: non, il ne jetterait pas l’éponge mais les choses devaient changer. « L’Olympique de Marseille doit devenir un club normal ».
Mais du traditionnel conflit (à vocation folklorique) entre ultras et direction, on est tombé dans la complaisance d’un silence coupable. Car ce qui a répondu aux chantages, aux intimidations et aux manières de caïds, ce n’est pas une condamnation unanime. Non. C’est même plutôt l’inverse : un étonnant concert de soupirs et de ricanements. Le président du plus grand club français (ex-aequo), personnage central de notre football, disait tout haut ce que tout le monde savait, à savoir « ce que je dénonce, c’est qu’il y a trop d’intérêts individuels autour de l’OM (…). Ce qui s’est passé lundi est une conséquence de ce système. Tout ce mouvement est basé sur...
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