Ce qui étonne ce n’est pas l’imprévu, c’est la prévision. Ce qui surprend c’est qu’après tant d’années à avaler des rendez-vous annulés, des trains qui n’arrivent pas, des amours inespérées, des erreurs d’arbitrage, des buts qui finiraient par arriver mais qui n’arrivent pas, on continue à s’étonner que rien ne se passe jamais comme prévu. Quand Valentin Rongier essaie d’expliquer l’inexplicable mardi dernier — l’OM éliminé par le Panathinaïkos — rien de telle qu’une statistique pour résoudre les impasses de la superstition « on peut jouer ce match 10 fois, on le gagnera 9 fois ». Au vu des circonstances, on se dit qu’avec 2 buts refusés, un pénalty contraire, et des ballons sauvés sur la ligne, on n’a pas vraiment envie de le contredire. Tous les indices du hold-up sentimental étaient réunis. À Marseille, le coefficient d’expected-joie était si élevé, que la détresse fut profonde à la fin de ce match. Saloperie d’imprévu.
Pourtant, comment ne pas voir dans cette nouvelle élimination d’un club en tour préliminaire de Champions contre un adversaire expexted-battu d’avance, un nouvel épisode du psychodrame français habituel ? L’entraîneur, le président, le directeur sportif avaient beau être espagnols et donc pas supposés sensibles aux névroses locales, l’OM a tout de même pris le train de la lose habituelle. Il y aurait beaucoup à dire sur la force du contexte qui s’impose aux individus. Mais comme on n’est pas là pour raconter sa vie, on se concentrera donc sur un seul élément en forme de paradoxe.
Détails ou symptômes ?
On a beau être confronté chaque saison aux compétitions interminables qui se jouent sur un détail, on a beau répéter à chaque victoire de l’équipe de France, à chaque désillusion d’un de nos clubs en Europe, que ce sont ces fameuses données secondaires...
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