Les experts du football nous présentent le football européen des clubs dominé par 5 grands championnats : Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne, France. Dans quelle mesure cette réalité économique correspond à la réalité du terrain avec notamment une France des clubs qui en dehors des années 1990 n’a jamais joué dans la cours des grands, et l’Italie et l’Allemagne dont les clubs sont déclassés depuis le début du XXI siècle.

Dans l’ouvrage « A l’ombre du Big Five, les nations perdues du football » le collectif d’auteurs centre son analyse sur les footballs de clubs déclassés, Portugal, Pays-Bas, Belgique, Ecosse, Suède, Europe de l’est ne parvenant plus à concurrencer le G5. Pour ma part j’aimerai questionner et approfondir le concept de G5 et m’interroger sur sa réalité sportive en 2023-2024.

Le G5 est un concept qui a une pertinence sur le plan sportif, mais surtout économique, mettant en avant les 5 grands marchés de consommateurs potentiels de football : l’Allemagne 84 millions d’habitants, France 68 millions, Italie 58 millions, Angleterre 56 millions, Espagne 47 millions. Cependant la première limite que l’on peut avancer à l’encontre de ce concept économique est qu’il ethno-centré, occidentalocentré car il laisse de côté le football turc de clubs et ses 85 millions de consommateurs potentiels de football et avant l’invasion de l’Ukraine la Russie et ses 146 millions d’habitants. La deuxième réserve est d’ordre sportive. Si au XX siècle le football de clubs fut dominé de manière alternée par l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre, la France ne fit jamais figure de grands football de club. On peut certes avancer la parenthèse heureuse des années 1990 ou les clubs français remportèrent deux coupes d’Europe, disputèrent plusieurs finales, demi-finales et quarts de finales. Mais même au cours de cette période les clubs français remportèrent moins de coupe d’Europe que...