On peut faire le même constat à propos de l’évolution du football européen des clubs depuis 3 décennies, avec l’émergence d’une oligarchie des grands clubs coupés de certains grands clubs historiques et des clubs des petits pays, et qui veut faire bande à part avec son projet de Superligue Européenne.

Dans son remarquable essai « L’archipel français : naissance d’une nation multiple et divisée », l’analyste politique Jérome Fourquet met en évidence que la France de 2022 n’est plus cette nation une et indivisible du passé ( l’a-t-elle d’ailleurs été un jour ? ), mais un archipel d’îles s’ignorant les unes les autres. Les mutations anthropologiques, politiques, sociales, économiques, culturelles induisent selon l’auteur une « archipelisation » de la société française toute entière caractérisée par la sécession des élites, l’autonomisation des catégories populaires, la formation d’un réduit catholique, l’instauration d’une société multiculturelle de fait, la dislocation des références culturelles communes. Ce contexte de fragmentation sans précédent explique l’implosion du système politique français, ou l’agrégation des intérêts particuliers au sein de coalition larges est tout simplement devenue impossible.

On observe un phénomène similaire concernant l’évolution du football européen depuis trois décennies, les années 1990 du XX siècle. Dans cette « archipelisation » je relève l’existence de 8 « îles » qui ont peu de liens entre elles, quand elles n’ont pas des intérêts totalement antagonistes.

1 ) Les nouveaux riches soutenus par des états ou des oligarques très puissants.

Dans cette catégorie je pense évidemment à Chelsea, au Paris Saint-Germain et à Manchester United. Chelsea, dont l’oligarque russe Roman Abramovitch a été à la tête des Bleues pendant près de 19 ans, a connu la plus belle réussite en devenant un des meilleurs clubs anglais comme l’atteste ses nombreux titres, 5 Premier League, 5 coupes d’Angleterre, 3 coupes de la ligue,...