Depuis quelques temps, notre football est plongé dans une étrange atmosphère. Faisons l’effort de sonder en-dessous des bavardages. A force de déceptions, l’été, on le sait bien, c’est la saison la plus inquiétante. Comme d’habitude, juillet approchant, on s’inquiète, on s’agite. Mais cette année, on voit bien que les vendeurs de promesses ont la tête ailleurs. « Mettre à l'abri ma famille », « une offre impossible à refuser », « une nouvelle aventure » : les héros se sont convertis en gestionnaire de patrimoine. Leurs excuses de fin de soirée résonnent comme des coups de poignard à chaque fois qu’un N'Golo Kanté, qu’un Hakim Zyech, qu’un Marcelo Brozovic choisit le Golfe plutôt que le football. « Il était une fois un petit garçon qui aimait à ce point le football qu’il finit par signer un magnifique contrat en Arabie saoudite ». Qui peut encore croire à un tel pitch ? Franchement ?
Ensuite, chez nous, il y a cet appel d’offre qu’on essaie à tout prix de nous vendre. On sait comment tout cela va finir : par un nouvel abonnement. C’est un vieux théorème de marché municipal : plus la promo est importante, plus le produit est suspect. Aussi, non contente d’avoir effondrer une première fois le football français en 2020, la LFP agite-t-elle un nouveau « Milliard » sous nos yeux. D’un côté on sait très bien que c’est impossible d’endormir un enfant avec hochet (rappel : l’Italie n’a pas atteint son prix de réserve), de l’autre on sait aussi que si l’on est invité au festin des coupures de presse et des interviews exceptionnelles, ce n’est pas pour manger mais pour être mangés. Alors, non, excusez-nous, l’enthousiasme ce ne sera pas pour cet été. Ou alors avec des glaçons.
Enfin, depuis des jours, nos footballeurs ont pris...
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