Le 8 juin, j’ai déjà une semaine de supérette derrière moi et pas mal de nuits sans sommeil quand commence « Italia Novanta ». C’est comme ça qu’on a appelé cette Coupe du monde en Italie. Un peu comme on a dit « France 98 » plus tard. La mascotte, c’est « Ciao », on a envoyé du cliché. À domicile, l’Italie compte forcément parmi les favoris. Elle a tourné la page des champions de 1982. La France, en pleine crise post-Platini, n’est pas là. J’ai l’impression que personne ne regarde ce Mondial. On boude. Les Bleus pas là, l’idée c’est de dire que cette Coupe du Monde est triste et ne vaut rien. Le mot seum n’existe pas encore, et pourtant on est en plein dedans.
Le match d’ouverture a envoyé du lourd. Maradona et ses potes, maltraités par le Cameroun, ont été battus ! Mais mon Mondial commence le lendemain. Le 9 juin, à Rome, l’équipe est composée de beaucoup de Milanais qui viennent de remporter leur deuxième Coupe d’Europe de suite. Il faut préciser que cette année-là, l’Italie a fait le triplé. Il ne manque plus que la Coupe du monde. Pour ce premier match contre l’Autriche, Baggio n’est pas titulaire. Trop tendre, il paraît. À son côté, sur le banc, un mec avec des gros yeux ne sait pas s’il jouera beaucoup dans ce Mondial. Vialli, Mancini et Carnevale sont devant lui. À la Juventus, il a mis quelques buts, mais bon, on a déjà vu mieux que ce Sicilien tout excité. Sicilien ? De Palerme, en plus ? Je l’apprends pendant ce Mondial et mon regard sur lui change. Salvatore Schillaci. En Sicile, tout le monde s’appelle Salvatore, mais personne ne s’appelle vraiment comme ça. C’est Toto, Salvo ou Turidu ! Salvatore, c’est juste pour...
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