Considérant le sport comme un art, il est donc censé répondre au critère du beau Kantien : "Est beau ce qui plaît universellement sans concept". Vaste programme que de mettre d'accord des Italiens biberonnés au catenaccio avec des Brésiliens plus portés sur l'offensive. Rappelons d'ailleurs les critiques émises en Italie avec l'émergence d'un Arrigo Sacchi ou même récemment de la volonté de Mancini de "faire du beau jeu", sorte de version moderne de la querelle entre les Anciens et les Modernes. Essayons tout de même : est généralement considéré comme beau un jeu offensif fait de passes rapides, de gestes techniques précis portés par le souci de prendre du plaisir voire même d'en donner. Le Brésil de Tele Santana en 1982 semble répondre à cette définition, cependant ce Brésil a perdu.
Le problème du football comme art est qu'il est écartelé entre une émotion liée à un ressenti visuel ou radiophonique (l'émotion du geste) et un résultat brut et froid qui lui même déchaîne fierté et émotion. Deux pensées, deux écoles, sans doute irréconciliables. Pourquoi ne faudrait-il cependant n'aimer que l'école du jeu ? Celle-ci a offert des émotions certaines à ses disciples, cependant leur a-t-elle fait ressentir la joie ultime de la victoire ? Argentine 2022, France 2018, Allemagne 2014, Espagne 2010, Italie 2006, ... aucune de ces équipes ne peut répondre à la définition de Beau.
Que Deschamps ne prenne pas ombrage de ce procès, c'est le prix à payer pour considérer notre football que l'on aime tant comme un Art à part entière. Molière en son temps était dénigré par ses pairs car jugé trop "populaire" et simplement intéressé par la recette quand Corneille défendait la beauté des lettres. La postérité a jugé ... Courage DD, plus que quelques siècles avant de faire l'unanimité.
Supporter du PSG...
Contenu disponible gratuitement
7 % de ce contenu restent à découvrir !
Pour accéder à la totalité des contenus gratuits, vous devez vous connecter ou créer un compte.