Je suis un vieux con, un peu réac' me dit-on parfois, toujours passéiste et inlassablement nostalgique… Je dis souvent : « c’était mieux avant » et j’ai un peu honte.
Quand j’étais petit, mon père m’emmenait avec lui à Geoffroy Guichard. C’était gratuit pour les moins de 6 ans, c'est donc tout naturellement que nous avons triché jusqu’à mes 7/8 ans avec la complicité d’un stadier peu scrupuleux. J’ai appris à aimer le chaudron, l’ambiance toute particulière d’un club qui restera toute ma vie ancrée dans mon ADN. Bien sûr, mes yeux ont brillé pour certaines individualités. J’ai pleuré lorsque Lubo Moravcic nous a quitté. Mais qu’importe le chagrin, les Verts ont toujours su me consoler malgré les multiples abandons et les départs avortés de nos stars.
Plus tard, mon frère m’emmenait à l’entraînement avec sa 205 GTI. Nous parlions foot avec des gens qu’on ne connaissait pas. Ça insultait Tapie, conspuait Aulas et on se surprenait à rêver d'un retour des Verts à la reconquête d'une gloire passée. Et puis, le temps d’une douche, on traînait sur le parking des joueurs pour serrer la main de Deguerville ou faire une photo avec Joseph-Antoine Bell. Il y avait une proximité, une identité chez le jeune supporter que j’étais, à une époque où les joueurs professionnels demeuraient accessibles et humains.
10 euros entre le joueur et la base populaire
Depuis, le foot a bien changé. Ce sport est devenu une économie. J’ai beau être un vieux con, j’ai pourtant fini par l’accepter… partiellement. Car faire payer un supporter pour qu'il puisse assister à un entraînement de son équipe de coeur… j’ai beau tourner la question dans tous les sens, ça me révolte.
Pour cultiver un lien charnel avec un club, il suffit d'un ancrage territorial, avoir des yeux et vivre au...
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