
Les frontières de la bêtise n’ont rien à envier à l’efficacité des passoires thermiques. Cahuzac, Ghali, Hernandez : la triplette mériterait un monument si elle n’était pas si consternante. D’abord, semaine dernière, Yannick Cahuzac, futur adjoint de Farioli, accusé d’appartenir au camp d’en face (du littoral niçois). Recruté par le nouveau directeur sportif (d’origine corse) de l’OGC Nice pour ses qualités de compétiteur, il était destiné à renforcer le caractère d’une équipe qui en manquait terriblement. Malheureusement, ancien capitaine du SC Bastia, coupable d’avoir « retweeté » une phrase malheureuse en 2014, son nom a fait sortir les exégètes les plus intraitables de leurs placards. Alexis Bosetti, leur tête de gondole, n’a pas manqué d’ajouter sa brise personnelle à l’édifice de vents « n’oubliez pas que pour eux NOUS sommes des ‘niçois de merde’ et des cafards ». Il y a un livre à écrire sur l’usage intempestif des majuscules chez les joueurs de National. On se contentera néanmoins de rappeler à l’esprit subtile qu’être né à Nice ne donne pas plus de privilège qu’à Bastia ou Annecy. Que Nice, méditerranéenne par vocation, est cosmopolite depuis qu’elle est née grecque c'est-à-dire civilisée. Mais ce genre d’argument agace. Alors, prenons les imbéciles aux mots et posons-nous la seule question qui vaille : c’est quoi « l’identité » d’un club ?
La rage de paraître
D’abord il faut souligner l’invraisemblable soupe dans laquelle baigne ce concept-valise (jamais défini, jamais expliqué, jamais pensé). La Populaire Sud à Nice (dans l’affaire Yannick Cahuzac), la mairie de Marseille (qui refuse d’afficher le logo de Paris 2024 sur le Vélodrome) ou le CUP sur l’arrivée du Marseillais Lucas Hernandez (« tu n’es pas le bienvenu… et on te le fera savoir ») tout le monde se réfère solennellement à une seule et même entité mystérieuse comme un avertissement : « l’identité du club »...
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