Entouré, sur-entouré et pourtant terriblement seul. Voilà le constat que l’on peut faire quelques jours après la tentative de suicide de Alexis Beka Beka. Pendant trois heures environ, le joueur sera resté les pieds dans le vide. À quoi a-t-il pensé ? On ne sait pas. Tout ce qu’on peut savoir, c’est que cet acte était un cri. Un appel à l’aide. L’appel à l’aide d’une personne qui, pour beaucoup, a tout. Mais qui finalement n'a rien.

Argent, femmes et reconnaissance

Pendant des années, la psychologie dans le sport n’a que très peu existé. Voir pas du tout. Un peu comme dans la société finalement. Le sport notamment le football en n’est-il pas un miroir ? Les maladies psychologiques comme la dépression étaient vues comme une faiblesse, une honte. Encore plus lorsqu’elle touche un sportif. Car oui, si ce fait-divers n’est qu’une habitude pour un lecteur assidu de presse locale, il est inhabituel pour un lecteur assidu des pages « sports ». Le footballeur est vu comme un héros, au sens mythologique du terme. Mi-dieu par ses exploits et son absence de failles. Mi-homme par son apparence et ses goûts. Il ne peut pas être malheureux. Il ne doit pas être malheureux. Sinon que devient son aspect héroïque ? Que devient-il dans l’arène, face aux adversaires ? Le footballeur a donc été formaté. Il doit avoir une carapace, ne pas montrer ses émotions. Dès le centre de formation, la concurrence est là et les plus faibles font long feu. Ce formatage ne s’arrête pas à ça. L’argent qui arrive à la sortie du centre joue également. La possibilité de s’acheter ce qu’il veut. Surtout des biens matériels car ce sont les premières choses que l’on voit. On remarque toujours la belle voiture, les bijoux, les habits de luxe. Toutes ces...