En début de saison, je dis toujours à mes joueurs que « si on gagne 4-3 à la fin des 38 matchs, on aura la pire défense, mais on aura la meilleure attaque et on sera champion ». J’aime le football offensif, le football de possession, d’associations, de combinaisons. Voilà pourquoi j’ai beau être pour toujours supporter des Bleus, j’ai adoré les Espagnols à l’Euro et aux Jeux olympiques. Bien sûr, il y avait beaucoup de qualités individuelles côté français, mais les Espagnols avaient un truc en plus : le sens du jeu collectif.
Un souvenir de vieux coach. Je me rendais tous les ans à Clairefontaine pour des stages de recyclage. Ce qui m’étonnait, c’est que pendant les réunions, personne ne parlait jamais de football. Je veux dire de jeu, de la qualité des passes, de la manière d’animer un collectif. Jamais. Je m’entendais très bien avec Didier Deschamps, à l’époque où il était coach à Monaco. J’admire son autorité, sa capacité à tenir un vestiaire ensemble autour d’un objectif. C’est un type très fort pour ça.
Mais ce qui nous manque, c’est le football académique. On passe beaucoup de temps à former nos jeunes techniquement, physiquement, individuellement. Tout ça est très bien. Mais on ne les forme pas assez tactiquement et collectivement. En équipe de France je vois très peu de jeu en triangle, par paire, d’animation collective. Quand on voit la qualité de nos gamins, c’est dommage.
Les entraîneurs espagnols sont très doués pour créer des collectifs. Une identité de jeu très forte se dégage de toutes leurs équipes. Quand je vois Rodri… Quel cerveau ! Il m’a impressionné pendant tout l’Euro. Au-delà de ses qualités techniques, impressionnantes, ce qui m’a le plus marqué, ce sont ses grandes capacités intellectuelles : sa vision du jeu, ses anticipations,...
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