la revue
Amérique du Sud
Uruguay : la fin justifie toujours les moyens Abonnés
Le 16 mai 2023
Depuis plus d’un siècle, le football uruguayen fascine. Mais derrière une formidable usine à histoires et des joueurs de classe mondiale, se cache une autre réalité, bien plus sombre.
Uruguay : la fin justifie toujours les moyens

L’histoire est belle. Imaginez : un pays quatre fois moins peuplé que l’Île-de-France, mais qui arbore sur son maillot quatre étoiles de champion du monde, s’enorgueillit de quinze Copa América, un record, et produit des ribambelles de joueurs qui enflamment les stades européens. Ajoutez à cela un projet éducatif et footballistique rare, le Proceso Tabárez, du nom du sélectionneur des fastes années 2006 à 2021, et vous obtenez cette image de gendre idéal qui colle à l’Uruguay, nation de football et de valeurs.

On aime à se promener dans le football uruguayen, à y rencontrer des géants, Peñarol et Nacional, deux clubs aux multiples Libertadores et titres mondiaux, à y suivre les historiques, comme Danubio ou Defensor Sporting, à se rendre dans ses stades qui respirent le foot à l’état le plus pur. Et puis, au détour d’un chemin, à tomber sur de petits bouts d’un paradis pas comme les autres, le Deportivo Maldonado. Fondé en 1928, ce petit club n’a jamais compté sur la scène du ballon rond. Il n’a accédé au statut professionnel qu’en 1995. Mais il est le premier de l’histoire du pays à avoir obtenu le statut de SAD, de Sociedad anónima deportiva, de société anonyme sportive. Il permet à cette association à l’origine à but non lucratif d’entrer en Bourse et de s’ouvrir à des capitaux étrangers – d’autant plus attirés qu’ils sont exonérés d’impôts.

Dans le cas de Maldonado, ces capitaux sont arrivés d’Angleterre avec Malcolm Caine et Graham Shear, dont on se souviendra qu’il était derrière le transfert douteux de Carlos Tévez en Premier League. En investissant dans les « infrastructures, la gestion, le développement, la formation et les transferts des joueurs », comme l’a expliqué Caine à la chaîne Bloomberg, les deux « bienfaiteurs » se sont servis du Third Party Investment...

Contenu réservé aux abonnés

81 % de ce contenu restent à découvrir !

Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.

commentaireCommenter