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Unpopular / Ultras, désobéissance nécessaire Abonnés
Le 18 septembre 2024
Le mouvement ultra n’est pas seulement une réunion d’énervés, mais un garde-fou contre les dérives du foot business.
Unpopular /  Ultras, désobéissance nécessaire

Une société sans contre-culture ni contre-pouvoir porte un nom : une dictature. Nous sommes bien obligés de constater que le monde du foot est sous la coupe du business, mais pas obligés de nous y résoudre. Les Ultras ne le font pas. En France, les actionnariats populaires sont à l’état d’embryon, au contraire de l’Allemagne ou de l’Espagne. Il faut donc bien que certains s’y collent.

Dans les années 1990, le football français prend un drôle de virage. Pour exister dans une bulle financière hors-sol, il vit au-dessus de ses moyens. Il devient un show comme un autre, dont les acteurs peuvent et doivent changer pour qu’il soit bankable. Ça s’entend. Il serait anachronique de refuser. Mais n’est-ce pas une faute que d’accepter sans broncher ? La qualité du spectacle ne peut l’emporter sur l’attachement, l’identité, les valeurs des clubs et les sentiments. Pour les supporters, un match de Ligue 1 n’est pas un éphémère blockbuster, mais une série à vie. On peut aimer regarder un bon film de temps en temps : c’est ce que nous offrent les grandes compétitions. Mais suivre le feuilleton de la Ligue 1 et de son club de cœur, c’est s’identifier à des joueurs, des principes, une ambiance. Friends ne serait pas le carton intergénérationnel qu’on connaît si Ross et Rachel avaient été remplacés par deux comédiens mercenaires au bout de deux saisons.

Codes et valeurs

J’enfonce des portes ouvertes. Ou plutôt, j’exprime le bon sens populaire, qui a déserté les travées du football. Ligue, fonds d’investissement, FIFA, présidents de club avides, CVC, imaginez que ces loustics aient les mains libres. Le mouvement Ultra a ses défauts, ses excès, ses limites. Il a aussi ses valeurs, ses codes et du recul. Il est la « branche armée » du bon sens populaire. Parce qu’il...

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