Le « nouveau » format de la Superligue, présenté en décembre dernier, est en fait un retour en arrière. Il s’agit d’une mise à jour de la formule portée par Andrea Agnelli en 2019, lorsqu’il était président de l’European club association (ECA). À l’époque, j’avais justement travaillé sur l’étude d’impact de cette réforme pour l’UEFA et l’ECA. Notre conclusion était claire et partagée par tous : le projet aurait creusé un fossé énorme entre une dizaine de gagnants et des centaines de perdants. La réforme avait fini par être rejetée au sein de l’ECA, dont la gouvernance est pourtant largement acquise à la cause de l’élite. En France, lors d’un vote organisé par la Ligue du football professionnel (LFP), 17 clubs de Ligue 1 avaient voté contre, tandis que le PSG, l’OM et l’OL s’étaient abstenus. Même tendance dans les championnats du Big 4 : 4 votes pour au total (Juventus, Real, Barça et Atlético), 4 abstentions et 70 votes contre.
Détonnant détail
C’est cet échec qui, depuis, nourrit les projets sécessionnistes de Superligue. La réforme par la voie officielle ayant échoué, reste la révolution. L’objectif n’a pas changé : remplacer l’accès direct à l’Europe à travers les championnats nationaux par un système de promotion-relégation sur plusieurs niveaux. Dans les faits, ce changement réduirait de beaucoup la mobilité au sein de la hiérarchie sportive et profiterait donc aux clubs déjà au sommet.
Loin d’être un détail, la modification du système de qualification est la pierre angulaire de la transformation du football européen depuis plus de trente ans, sous la pression du lobby des clubs les plus riches. De l’ouverture de la qualification aux deuxièmes des grands championnats en 1997 jusqu’à la qualification automatique des quatre premiers, acquise en 2018, chaque changement a permis à quelques clubs de sécuriser de confortables...
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