Une convocation en équipe nationale, ça ne se refuse pas. C’est le rêve ultime de tout sportif. Aucun joueur ne refuserait d’honorer une sélection s’il n’était pas payé pour cela.  Sinon, il ne mériterait pas l’honneur de jouer pour son pays. Je ne parle pas ici des primes de performance en cas de victoire à l’Euro – quoique –, mais des droits à l’image pour chaque sélection. Évidemment, je ne demande pas aux joueurs de régler leurs frais de déplacement en sélection. Ils viendraient tous frais payés. Mais pas un euro de plus.

Actuellement, chaque joueur appelé en Bleu touche environ 22 000 € de droits à l’image par match. Une goutte d’eau par rapport aux salaires en club. Au Qatar, presque aucun bleu ne gagnait moins de 350 000 € bruts mensuels, hors primes et sponsoring. D’ailleurs, les clubs continuent de les payer pendant qu’ils sont sélectionnés. Ce n’est donc pas un sacrifice, mais un extra. Je ne critique pas les salaires, c’est le jeu. Mais à mon sens, la sélection reste à part et doit être accomplie à titre gracieux.

Économiquement, les joueurs ne seraient pas perdants. Le statut d’international permet de rayonner, de monétiser ou renégocier les contrats, changer de club ou dénicher de nouveaux sponsors. Mbappé a surfé sur ses exploits en bleu, à défaut de triompher en rouge et bleu. Même Kolo Muani, pourtant remplaçant, a profité du mondial pour signer au PSG et multiplier son salaire par dix.

Noble cause

Tout travail mérite salaire, certes. Mais jouer en équipe nationale, est-ce un travail comme un autre ? C’est une convocation et les Bleus ne sont pas salariés. La gratuité aurait le mérite de désamorcer les conflits nés de la négociation des primes, les doutes quant à la convocation de tel ou tel joueur partageant...