football est sur la liste des sports olympiques depuis 1900. Le site officiel paris2024.org a beau raconter qu’il n’a « plus quitté le programme » depuis, c’est faux : le Centre d’études olympiques rappelle qu’il en est sorti une fois, en 1932. En cause, un conflit entre le CIO et la FIFA autour du statut d’« amateur ». Désaccord ponctuel, mais symptomatique : les deux instances dirigeantes n’ont jamais cessé de se demander quels footballeurs sont éligibles.

Les critères ont beaucoup évolué. Le Comité a d’abord convié les seuls Européens. Puis, il s’est ouvert à tous les amateurs du monde, en 1920. Mais la professionnalisation du football et la concurrence de la Coupe du monde, à partir de 1930, compliquent la situation : footballistiquement parlant, les JO perdent leur prestige. D’autant que durant les années 1950, 60, 70, les fédérations nationales ne donnent pas toutes la même définition au terme de joueur amateur. On autorise finalement les pros en 1984, à condition qu’ils n’aient pas joué de Coupe du monde.

Bref, on navigue à vue, pour faire en sorte que tout cela soit à la fois moins sérieux que la « vraie » Coupe du monde, mais relevé et équilibré quand même, pour rester digne des JO. Le football n’est pas le seul sport qui fait difficilement la distinction entre professionnels et amateurs – l’esprit olympique n’en est de toute façon plus à cette séparation, encore moins à la valorisation des sportifs moins médiatiques. On cherche au contraire à attirer de nouveaux publics, en les aguichant par exemple avec des beach-volleyeuses en tenue légère.

Le foot sonne faux

Le football a droit à un compromis, désormais stabilisé et unique en son genre : depuis 1992, ne jouent que des hommes de moins de 23 ans, auxquels peuvent s’ajouter, depuis 1996,...