Se dire qu’un geste, un moment, peut tout changer dans une vie, c’est faire face à quelque chose de plus grand que soi. C’est effrayant, une vie qui bascule. Surtout qu’on ne sait pas toujours avec certitude si elle a vraiment basculé à ce moment-là… Platini a pour habitude de dire que sans France-Pays-Bas 1981, 2-0, « Oui Michel, OUI MICHEL ! », il n’y a pas tout le reste derrière. Les Bleus ne vont pas en Espagne. Donc, il n’y a pas Séville et donc, le roman national du foot français n’est pas le même. J’y crois. J’adhère. Platini n’a pas fait basculer sa vie. Mais il a changé l’histoire du foot français, ce soir-là, au Parc des Princes.
Des moments comme celui-là, il y en a beaucoup. La vie d’un joueur, d’une sélection, d’une équipe tient souvent à un événement isolé. Prenons le cas de deux des plus grandes révolutions du jeu. Le Milan de Sacchi et le Barça de Guardiola. Vous saviez qu’on ne parlerait pas du « Grand Milan » sans le brouillard de Belgrade ? Novembre 1988, huitième de finale retour de la Coupe des champions. Milan a souffert à l’aller à San Siro. Match nul. L’Étoile Rouge est une super équipe. Trois ans plus tard, l’OM validera l’idée. Au retour, en Yougoslavie, on n’y voit rien. Mais assez pour voir que Milan va se faire sortir. Les potes de Savicevic mènent 2-1 quand l’arbitre arrête le match à cause du brouillard. On recommence tout le lendemain après-midi. Ça se termine aux pénos. Milan passe. L’histoire est en marche. Sacchi doit sa carrière et son aura au brouillard ? C’est comme le jackpot de Gilbert. Quand la chance est là, faut vite l’attraper.
En 2009, le Barça se rend à Stamford Bridge. C’est l’un des...
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