Je ne vais pas nier l’évidence : aujourd’hui, les agents sont incontournables pour accompagner les clubs et les joueurs. Mais moi, j’ai toujours été méfiant à leur égard. Il y a eu tant de scandales… Ils sont à la fois utiles et néfastes. Une grande majorité d’entre eux travaille bien. Mais beaucoup d’entre eux expliquent eux-mêmes que le métier connaît une évolution préoccupante, qu’il est de plus en plus compliqué de faire le boulot honnêtement. J’ai souvent l’impression que leurs intérêts personnels passent avant ceux des joueurs et qu’ils ne respectent pas toujours leurs engagements.

Mon expérience personnelle montre que les agents ne sont pas indispensables. J’ai été footballeur professionnel pendant quinze ans. Pourtant, j’ai rarement fait appel à des agents. Quand je suis passé de Monaco à Arsenal, j’ai sollicité un agent anglais et un français, Philippe Flavier, décédé en 2019, qui était aussi l’agent de Frank Lebœuf. Ils m’ont aidé à comprendre les spécificités des con-trats et du marché en Angleterre.

Mais, une fois ce cap franchi, plus besoin d’agent, merci beaucoup. Je maîtrisais l’environnement. Plus besoin d’eux pour le sportif. En revanche, là où j’ai fait appel à eux, c’est pour des contrats de sponsoring et de gestion d’image. J’ai aussi collaboré avec un cabinet d’avocat, avec l’envie d’être guidé et de bien comprendre les règles du jeu, pour me passer ensuite d’un intermédiaire. De cette manière, je n’ai jamais été victime de mauvaises expériences ou d’arnaques. De toute façon, je savais ce que je voulais. Je négociais directement avec les entraîneurs et les directeurs sportifs.

Quand j’ai signé à Barcelone en provenance d’Arsenal, le même agent anglais m’accompagnait. Mais franchement, il n’a servi à rien. Avant de partir en Catalogne, je m’étais mis d’accord en cinq minutes au téléphone avec le président. Ce n’est qu’une fois...