DANIEL RIOLO : Un Ultra fait-il de la politique ?
ROMAIN GAUDIN : On ne fait pas directement de la politique. Je dirais plutôt que c’est du lob- bying, de la défense d’intérêts. On est là pour défendre notre vision du club. On veut éviter ce qu’on considère comme un manquement à ses valeurs. On se voit comme des garants, des gardiens des traditions. Et on ne doit pas être seuls dans cette mission. D’autres supporters historiques sont légitimes. Nous n’avons pas le monopole de l’attachement au club, même si, oui, nous sommes les plus actifs. Le socle commun à tous les supporters, ça doit être la protection du club.
RACHID ZEROUAL : La dimension politique de notre tribune est historique. Par exemple, on a brandi très tôt un drapeau à l’effigie du Che. Est- ce que ça a du sens pour un jeune, aujourd’hui ? Certains s’intéressent à la dimension politique du mouvement, mais on ne la leur impose pas. Dans un groupe, à Marseille, tu gères des gens qui viennent de tous les horizons, de tous les milieux sociaux. On a parfois le sentiment que les jeunes y sont moins sensibles. La dimension politique, c’est aussi et surtout la défense d’une identité.
ROMAIN MABILLE : On connaît les éléments constitutifs de l’identité : maillot, écusson... Il y a plein d’éléments qui nous rassemblent. L’exemple le plus frappant, récemment, pour nous, ça a été quand ils ont décidé de changer la musique à l’entrée des joueurs. On a rapidement fait comprendre que c’était impossible. Sur ce genre de sujets, il ne faut même pas se poser la question. Tu sais que ça ne passera pas auprès des supporters et que ça va engendrer de la contestation. Pourquoi se lancer là-dedans ? Autant se focaliser sur des choses un peu...
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