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Salary cap ou pas cap ? Abonnés
Le 24 juillet 2024
La Ligue 1 devrait instaurer une limite salariale. Dépenser moins pour créer plus de valeur, c’est la recette du désir.
Salary cap ou pas cap ?

Lundi 29 avril 2024, Churchill Hotel, Londres, Angleterre. Affolée par le bourbier Everton et craignant pour sa respectabilité, la Premier League, la plus dépensière du monde, et de loin, a enfin décidé de mettre un frein à sa frénésie consumériste. Fini le déficit autorisé, place au salary cap. Le club le plus dispendieux du championnat anglais ne pourra plus claquer en salaires, agents et transferts qu’une somme correspondant à cinq fois le montant des droits TV perçus par le moins bien doté des dix-neuf autres. Pas assez pour bouleverser l’ordre établi – Arsenal aurait eu, par exemple, 200 millions de marge de manœuvre. Mais suffisant pour faire chouiner nouveaux (Manchester City, Aston Villa et Chelsea) et anciens (Manchester United) riches. Plutôt bon signe.

Et la France, que fait-elle ? En cette avant-veille de fête du Travail, elle chôme, elle pionce, elle procrastine. Arc-boutée sur son sacro-saint principe de solvabilité, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) poursuit une politique claire et immuable : « Tant que l’actionnaire couvre, tout est permis. » Et pourtant…

Et pourtant, limiter les frais de personnel de nos clubs permettrait d’atténuer leur dépendance envers les sugar daddies, ces riches bienfaiteurs de plus en plus généreux et de plus en plus sollicités. Le 30 juin 2023, les clubs français devaient quasiment un demi-milliard d’euros à leurs actionnaires. Qu’ils s’appellent Al Thani (88 millions d’euros), Pinault (81 millions d’euros) ou Radcliffe (75 millions d’euros). Le passage à la caisse pré-grandes vacances est devenu un rituel, au même titre que l’achat de crème solaire. Quand la pérennité et la compétitivité d’une entreprise parfois centenaire reposent sur la générosité d’un seul homme.

Alors qu’encadrer pourrait tout à fait rimer avec désirabilité. Désirabilité du championnat, tout d’abord, quand le seul acteur « non lié », la plateforme britannique DAZN,...

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