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Le 18 septembre 2024
Chaque grande compétition est l’occasion pour moi de revivre une anecdote personnelle.
Revenir en enfance

L’enfance est le lieu où le footballeur donne vie à ses rêves et à ses défis. C’est là aussi que se nouent les premières histoires. Ma famille s’était réduite depuis le décès de mon père. Ma mère était devenue la patronne suprême, mon frère aîné « l’homme de la maison » (à 8 ans) et moi, 4 ans, je serrais mon ballon dans mes bras. Le football, qui était la passion de ces deux hommes, n’a jamais manqué du feu qui la renforçait : matchs dans les « Potrero », conversations, le lien avec les professionnels à travers les voix folles à la radio, la lecture du magazine El Gráfico.

Les enfants ont grandi. Mon frère a étudié à Rosario et revenait dans notre ville chaque week-end pour exceller dans le football local. Quand j’ai eu 16 ans, j’y suis allé également, mais pour essayer de progresser depuis les divisions inférieures des Newell’s Old Boys. Je m’entraînais le jour, étudiais le soir et vivais dans une modeste pension en compagnie de gamins de tout le pays. La première année, j’ai joué en « Cinquième division » et rapidement progressé. Au point qu’à 17 ans, j’étais à un pas d’accéder à la Première division.

Mais tout a été plus lent que ce que suggèrent ces paragraphes, quoique très rapide pour un gosse de mon âge. Jorge Griffa, gourou de la formation des footballeurs, arrive au club et décide que chaque joueur doit désormais jouer dans la division qui correspond à son âge. Cette décision m’éloigne de mon rêve, faire mes débuts en Première division. Mon frère interprète cela comme un manque de respect. Lors d’une petite réunion de famille, il me conseille de ne pas accepter cet outrage. Je réponds juste : « Ne t’inquiète pas, je m’en occupe. »

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