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Quand le temps dure longtemps Abonnés
Le 10 janvier 2024
Parler de football africain, c’est parler d’un certain rapport au temps. Et aux tirs au but en particulier.
Quand le temps dure longtemps

Eto’o vs Drogba. Au Stade de l’Académie militaire du Caire, les deux princes du football africain s’engagent dans le duel final des tirs au but. En jeu, une place en demi-finale de cette CAN 2006 en Égypte. Après la prolongation, achevée à 1-1, les onze Ivoiriens ont répondu aux onze Camerounais en réussissant eux aussi toutes leurs tentatives : 22 tirs au but déjà, gardiens compris ! Dans l’après-midi de ce 4 février, le Nigeria avait accédé au dernier carré en écartant la Tunisie par 6 tirs au but à 5, après que seize tireurs s’étaient exécutés. Bienvenue à la CAN, où les tirs au but sont l’extension longue et incertaine du domaine de la lutte.

Depuis l’édition 1982, neuf finales sur vingt se sont achevées aux tirs au but (TAB). Une sur deux, presque. C’est une proportion nettement supérieure, sur une même antériorité, aux finales de Coupe du monde, d’Euro et de Copa America. La CAN est aussi championne toutes catégories des séries interminables, où le nombre de tireurs dépasse allègrement les dix shooteurs de base : la demie Nigeria-Algérie 1988 (9 TAB à 8, 18 joueurs impliqués), la finale Côte d’Ivoire-Ghana 1992 (11-10, 22 tireurs) ou le 8e Burkina-Gabon 2021 (7-6, 18 tireurs). Alors qu’en match international, les séances fleuves sont plutôt rares : en dix-neuf Coupes du monde, seuls deux matchs sont allés au-delà du dixième tir au but, dont le France-­Allemagne 1982 (3-3, 5 TAB à 4, 12 tireurs).


Retenir la nuit


La nuit cairote est déjà tombée sur le Stade de l’Académie militaire quand, à 19 heures, ce Cameroun-Côte d’Ivoire a débuté. Et puis, le match s’est peu à peu évadé vers la prolongation et la longue séance du penalty shootout, comme on dit en anglais, a débuté. C’est l’Afrique. Une terre aux distances infinies,...

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