J’avais 8 ans en octobre 1998. Et le mercredi était jour de foot. Ce jour-là, comme tous les mercredis, je reçois ma convocation pour le match du week-end. Sur le petit bout de papier qui indique le rendez-vous, il est écrit le nom de l’adversaire : « Les Portugais de Ris-Orangis. » Doté d’une culture géographique limitée du fait de mon jeune âge, je sais néanmoins que Ris-Orangis, c’est la ville d’à côté. Pas loin de chez moi, à Évry. Mais le « Portugais » inscrit devant la ville me laisse perplexe. Je sais plus ou moins ce qu’est un Portugais, comme je sais ce qu’est un Arabe, ou un Asiatique. À dire vrai, on parlait plutôt de « Chinois », terme générique et passe-partout dans mon quartier. Il y a toutes sortes de potes d’origines diverses dans ma « dream team » de l’époque. De là à s’appeler les « Arabes » ou les « Chinois » d’Évry…
Je me souviens avoir demandé à mon entraîneur quelle était la raison de cette appellation. Sa réponse fut claire et pleine de bon sens : « C’est un club de Portugais. » À moi de me débrouiller avec ça.
Je m’apprêtais à faire connaissance avec un club communautaire.
Une tradition assez commune
J’ai découvert plus tard qu’il y avait beaucoup de clubs de ce type en région parisienne. Les clubs portugais, les Maccabi, clubs dits de juifs… Plus récemment, des clubs berbères.
L’un des plus célèbres me ramène à « mes » Portugais de Ris-Orangis : l’Union sportive Lusitanos-Saint-Maur. Aujourd’hui, le club possède une équipe fanion en National 2, mais il y a plus de cinquante ans, viser l’échelon national n’était pas autorisé, même dans les rêves les plus fous. C’est en 1966 qu’un groupe d’amis portugais, travaillant à l’usine dans...
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