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Le 24 juillet 2024
C’est la sex-récession. Les Français n’ont jamais fait aussi peu l’amour. Mais ils passent de plus en plus de temps à regarder du foot. De là à y voir un lien de causalité…
Pas ce soir

Parfois, la poésie fait irruption dans le stade. Ce 11 novembre 2000, dans les tribunes de PSG-Lyon, au Parc, une banderole déployée par les supporters parisiens s’amuse de ce que « pendant que vos pères inventaient le cinéma, les nôtres n*quaient vos mères ». Vingt-quatre ans plus tard, les temps ont changé. En 2024, les câlins se font rares. Selon une étude de l’Ifop, plus d’un quart des 18-24 ans ayant été initiés sexuellement n’ont eu aucun rapport au cours de l’année écoulée, cinq fois plus qu’à l’époque où, en 2006, paradait Cannavaro, une Coupe du monde dans une main, un Ballon d’Or dans l’autre. Les Français et les Françaises copulent moins, et moins souvent. 43 % d’entre eux déclarent le faire une fois par semaine, contre 58 % en 2009. La récession sexuelle touche toutes les grandes puissances, de l’Allemagne au Royaume-Uni, en passant par le Japon et les États-Unis.

Les femmes osent dire non, y compris à leur conjoint, se réjouissent les féministes, pour expliquer cette tendance de fond – merci #MeToo. Elles oublient qu’une partie d’entre elles a participé à asphyxier la sexualité, en transformant les nuits d’amour en un rapport de pouvoir, de lutte et de domination univoque. Certains pointent du doigt l’explosion de la pornographie, d’autres le miroir aux alouettes, le vertige des possibles sur les réseaux sociaux et les applications de rencontres, qui entravent l’évolution naturelle des relations. « L’illusion d’une abondance infinie de partenaires potentiels crée de l’indécision, une peur de l’engagement et de l’anxiété. La comparaison sociale ne cesse jamais et, avec elle, la crainte de ne pas avoir fait le bon choix : c’est le paradoxe du choix appliqué aux rencontres amoureuses », résume Maxence Carsana, psychologue toulousain. Mais d’autres dynamiques, plus souterraines, expliquent le phénomène à l’œuvre dans les sociétés...

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