Lorsqu’en 2015, avec plusieurs potes, nous créons la Fédération française de la lose (FFL), notre objectif est simple : faire marrer les gens en racontant les grandes défaites du sport français. Pour, avec autodérision et un peu de sadisme, en faire la catharsis. Je me rappelle, au tout début de l’aventure, une discussion avec Alexandre, l’un des cofondateurs. En substance, nous nous disions que le sport français ne suffirait pas à nous fournir en contenu régulier. Qu’un jour ou l’autre, nous aurions (peut-être) fait le tour de la question. Nous étions si jeunes et si naïfs.

Parmi la montagne des désillusions en tous genres, les performances des clubs français de football en coupe d’Europe occupent évidemment une place d’honneur. Entre déroutes estivales, jeudis noirs et défaites improbables, chaque année, ils nous apportent de quoi faire. En particulier le tout premier d’entre eux, porte-drapeau de la lose à la française, le Paris Saint-Germain.

Les princes de la lose

Tête d’affiche continentale du football hexagonal depuis l’arrivée du Qatar, le PSG symbolise à lui seul les échecs français en coupe d’Europe. En plus des espoirs broyés d’une saison à l’autre, le club parisien nous a servi une succession de lose jusqu’à l’indigestion. Depuis la création de la FFL, nous avons vécu :

• le 3-5-2 contre Manchester City, avec le mélodrame Serge Aurier, en 2016 ;

• la remontada, en 2017, une déroute telle qu’elle est devenue une expression courante ;

• la victoire des U18 de Manchester United au Parc des Princes en 2019 ;

• les vingt minutes de déliquescence face à Madrid en 2022.

Les causes de ces Bérézina ? Elles sont multiples et interconnectées : une gouvernance incompréhensible, un empilement de stars sans vrai projet de jeu, des entraîneurs dans l’incapacité de mettre en œuvre leurs idées... Un...