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Parachutes : génération assistés Abonnés
Le 15 mai 2024
La Premier League est généreuse. La preuve, elle récompense les cancres.
Parachutes : génération assistés

Trois promotions garanties, plancher des play-off fixé à la sixième place : la perméabilité entre les différents étages de la pyramide footballistique britannique est assurée. Des investisseurs alléchés par les perspectives de croissance sportive, et donc financière, aux fans en mal d’épopée et aux diffuseurs en quête de suspense, chaque composante de la sainte trinité économique y trouve son compte. En échange, de généreux « parachutes payments » sont versés aux clubs relégués. Question idiote : pourquoi diantre récompenser les cancres ?

D’ordinaire réservé au champ lexical militaire ou utilisé pour dénoncer la cupidité des grands patrons quand ils sont dorés, le parachute a atterri outre-Manche à l’orée de la saison 2006-2007. Fraction des droits TV distribués en Premier League, il était, en théorie, destiné à amortir l’impact financier et social d’une descente du championnat le plus lucratif du monde (la PL) vers son antichambre (le Championship). Ironique et paradoxal dans un pays où le welfare state (l’état providence) est réduit à la portion congrue. Le parachute rassurait les promus, avec ce message subliminal : « Cramez de l’oseille, si vous vous ratez, on sera là. » Il ne faudrait pas que les gueux d’Huddersfield gâchent le tableau de l’autoproclamé « plus grand spectacle du monde ».

96 millions de livres. C’est la somme que, si le club reste trois ans en seconde division, Leicester percevra au total au titre du parachute après qu’il a été relégué l’an dernier. Les Foxes peuvent donc s’offrir le luxe d’une masse salariale équivalente à celle des huit plus petits budgets combinés de la division, trois fois plus importante que le cinquième employeur le plus généreux de la Ligue. Des universitaires de la Sheffield Hallam University ont illustré cette absurde distorsion de concurrence, estimant à 50 % les chances d’accéder à l’élite pour un...

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