LE GRAND ENTRETIEN
AFTER FOOT : Dans l’After, on combat souvent le poncif « dans le foot on ne retient que les vainqueurs » ? Tu es d’accord avec nous ?
Michel Platini : Dans l’immédiat, oui, on retient les vainqueurs. Mais dans l’histoire, non. Ce sont ceux qui ont donné des émotions qui restent dans l’histoire, pas ceux qui ont gagné. Cette phrase est bonne pour les journalistes d’aujourd’hui, qui ne jurent que par les statistiques. Quand tu ne sais pas parler d’autre chose, tu parles statistiques.
AF : Pour toi, les stats ne servent à rien ?
Michel Platini : J’en ai lu une hier : le PSG est l’équipe de Ligue 1 qui court le moins, et pourtant ils sont premiers du championnat. Donc, à quoi servent les stats ? Ce n’est pas parce que tu cours beaucoup que tu vas gagner les matchs. C’est comme de dire que tel joueur a fait 97 passes, c’est une stat qui ne sert à rien.
AF : Daniel aime bien la stat des « expected-goals », moi moins. Et toi ?
Michel Platini : C’est quoi, ça ?
AF : C’est, par exemple, le mec seul face au but qui tire au-dessus. Ça devait être un but, mais ce n’en est pas un.
Michel Platini : Alors, c’est un gros nul, l’avant-centre, qu’il change de métier (rires) ! Mais tu le vois bien, que le mec a loupé des occasions, tu n’as pas besoin qu’on te le dise. En 1998, tu as bien vu toutes les occasions que Guivarc’h a loupées.
AF : Dans les souvenirs que les gens évoquent avec toi, il y a des victoires et des défaites. Des quelles te parle-t-on le plus finalement ?
Michel Platini : Ce n’est pas toujours un souvenir bien précis....
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