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Oui, on peut aimer l’OM et détester Bernard Tapie Abonnés
Le 10 janvier 2024
Regardons la vérité en face et enlevons l’étoile de notre maillot ! À jamais les premiers… à préférer la vérité.
Oui, on peut aimer l’OM et détester Bernard Tapie

Je supporte l’OM, mais ne supporte pas ­Bernard Tapie. Et forcément, je me sens un peu seul. Quand je fais part de ma position à des sympathisants marseillais, je provoque les mêmes réactions : incrédulité, moqueries, agacement, remontrances, même. Pas touche à Nanard ! « Il nous a ramené la Ligue des champions », « Il nous a fait rêver ». Pour eux, Tapie est un dieu. Et moi, je blasphème. Mais j’assume.

Je suis né en 1982, le 25 mai – eh oui, presque… J’ai grandi avec Mitterrand et TF1, les Chevaliers du Zodiaque et Olive et Tom, les grimaces de Waddle et les retournés de JPP. J’ai passé mon enfance en région parisienne, mais comme une bonne partie du pays, je suis tombé amoureux de l’OM. Et de Bernard Tapie.


26 mai 1993


Dans ma famille de gauche, on était partagé à son sujet. Il était de notre côté, il combattait Le Pen, mais son obsession de l’argent, sa grande gueule, c’était louche. Pour moi, c’était un type charismatique, qu’on voyait souvent à la télé, qui avait réponse à tout, et, surtout, c’était le chef de mon équipe de héros. Il a pleuré de joie le 26 mai 1993, le lendemain de mes 11 ans. Moi aussi.

Ensuite, ce fut la chute. Mais je n’ai pas voulu y croire. Ado, ou même un peu après, j’ai fait comme les autres : je me suis réfugié derrière des fables (« Il a fait une connerie avec VA-OM, mais c’était juste une fois » ou « On l’a fait tomber parce qu’il est entré en politique »). Le déni, ça réconforte. Les climato­sceptiques ont la vie plus douce que les éco-anxieux, pas vrai ?

Sauf qu’entre-temps, moi, je suis devenu journaliste sportif. Et ça a tout changé. « Les faits,...

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