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Mon Hommage aux garces du football Abonnés
Le 16 mai 2023
Il n’y en a que pour les héros propres sur eux, qu’on admire, mais dont on ne sait si on les aime vraiment. Et si notre passion pour le football tenait à notre admiration secrète (mais sincère) pour les racailles du football ?
Mon Hommage aux garces du football

La main du diable de Suarez, les simulations oscarisables de Motta, les agressions préméditées de Keane, les mots d’amour de Materazzi, les fourberies de Domenech quand il jouait : autant de gestes plus vilains les uns que les autres pourtant entrés au Panthéon des supporters. Que les sermonneurs de la bien-pensance se parent de leur dégoulinante morale n’y changera rien, les pires garces en crampons sont acclamées et chéries en tribunes. Mieux, ou pire, c’est selon, elles sont les protagonistes majeurs des plus grandes histoires de notre sport. À l’heure où nos sociétés polluées par les scénarios à la Netflix, le bien contre le mal, jugent les choses de la vie (et donc le football) avec manichéisme, le phénomène interpelle. Pourquoi aime-t-on autant les bad boys ? Explications.

Joue avec les règles

2 juillet 2010, au Soccer City Stadium de Johannesburg, quart de finale de Coupe du Monde. « Waka Waka this time for Africa », cette fois, c’est pour l’Afrique, chante en boucle l’ex-Madame Piqué, dans le vacarme assourdissant des vuvuzuelas. Au moment d’affronter l’Uruguay, c’est plus que les espoirs d’un continent qui se rangent derrière le Ghana : par sympathie, ou vieux réflexe paternaliste abject, le monde entier – à part un petit bout d’Amérique latine – attend le triomphe du dernier représentant africain dans la compétition. La suite, on la connaît : cent vingt minutes un peu ternes, puis le diable. La tête de Dominic Adiyiah prend le chemin des filets uruguayens, Fernando Muslera est battu, Jorge Fucile tend désespérément le bras pour l’arrêter, il est trop court… mais Luis Suarez est là, qui repousse le ballon de la main. Carton rouge, penalty.

Le reste, c’est pour l’histoire : Kwadwo Asamoah se loupe, El Pistolero exulte, comme un démon. L’Uruguay se qualifie au bout de la séance...

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