Lundi 18 septembre. Une réunion entre des groupes de supporters et la direction de l’OM prend une tournure inattendue. Les menaces fusent. Au point de faire fuir Marcelino, l’entraîneur, et Javier Ribalta, le directeur sportif. Objet du courroux, le fonctionnement du club, qui ne plaît pas aux garants de l’esprit local. Dans le viseur, un trop grand turn-over, dans l’effectif et ailleurs, et des équipes de jeunes laissées à l’abandon. Traduction en langue locale, « Longoria fait avec ses amis espagnols ce que faisaient avant des Marseillais ». Peu de jeunes joueurs pros ont éclos à Marseille dans les dernières décennies. En revanche, côté agents, on compte Pape Diouf, Jean-Pierre Bernès, Karim Aklil, Yvan Le Mée, Jean-Christophe Cano, Étienne Mendy, Philippe Piola, Stéphane Courbis, Christophe Mongai, Jaouad Boukhari, Ahmed Cheraft... Quelle autre club peut se targuer d’en avoir produit autant ?
à l’origine, Bernard Tapie… et Lucien D’Onofrio
Art proprement marseillais, la tchatche sert autant à négocier qu’à s’affranchir des règles. En 1986, un célèbre homme d’affaires en perçoit tout le potentiel. Jusque-là, il n’a eu aucun lien avec la ville. Mais il comprend rapidement qu’elle peut le faire roi. Bernard Tapie veut aller vite et installer son club sur le toit de l’Europe. Problème, il lit peu L’Équipe et n’est pas familier avec le monde du football. Alors, il s’entoure.
Avec Michel Hidalgo, l’ancien sélectionneur de Platoche en équipe de France, pour commencer. C’est parfait, mais ça ne suffit pas. Il faut des experts pour les coulisses. Deux anciens joueurs plutôt débrouillards vont gagner sa confiance. Un Marseillais qui commence une carrière d’entraîneur à Toulon, Rolland Courbis ; un autre qui a roulé sa bosse en Belgique et au Portugal, Lucien D’Onofrio. À l’époque, les transferts ne sont pas légion. Les rares joueurs qui se font représenter ont été...
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