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L’université de la débrouille Abonnés
Le 15 mai 2024
Rares sont les techniciens de club, voire d’équipe nationale, exerçant sur le continent africain à ne pas avoir connu de pépins. De quoi renforcer leurs capacités d’adaptation et fortifier leur mental.
L’université de la débrouille

Il me revient en mémoire le souvenir du baroudeur Raymond Zarpanélian, premier Français, injustement méconnu, à exercer à la tête d’une sélection nationale africaine anglophone, la Sierra Leone. À peine nommé dans ce pays en pleine guerre civile, le sexagénaire franco-arménien débarquait en survêtement à Freetown. « On s’était entraîné sur un terrain… pourri derrière le stade national. Et comme il n’y avait pas de buts, on a posé des cailloux d’un côté et des vêtements de l’autre. » C’était en 1993, le début d’une mission très compliquée pour celui que je considère comme mon deuxième père.

Trente ans plus tard, il serait malhonnête d’écrire que rien n’a changé. Mais tout autant de prétendre que les galères ont cessé, en particulier pour les techniciens français qui ont choisi d’exercer sur le Beau Continent. Écoutons le sémillant Noël Tosi, auquel les soucis n’ont jamais fait perdre sa bonne humeur, un atout dans ce cas précis : « J’étais responsable du Congo, on avait un match important contre l’Afrique du Sud de Carlos Alberto Parreira. Rapidement, on s’est aperçu qu’aucune chambre n’avait été réservée pour nous. Avec l’un des joueurs basés en Europe, Christian Bassila, on a alors décidé de financer de notre poche la première nuit à l’hôtel, alors que les mecs s’étaient déjà installés par terre ou sur des canapés. On a fait chauffer la carte bleue pour quatre chambres, où on s’est tous regroupé. Le lendemain, le ministère et la fédération ont tout arrangé. On a fait match nul 0-0. Je suis parti au bout d’un an et demi, alors qu’on était invaincu. Je n’étais plus payé ! »

Cratère, serpe et George Weah

De fait, il faut souvent tenir compte de la bonne, ou mauvaise, volonté du pays hôte, qui complique parfois volontairement la tâche des visiteurs.  Emmanuel...

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