Le 14 août 2021, Liverpool ouvre sa saison de Premier League par une victoire 3 buts à 0 sur la pelouse de Norwich. Un début en fanfare. Mais ce qui fait l’actu, c’est un coup de gueule de Jürgen Klopp, condamnant le chant homophobe habituel des supporteurs des Reds pour moquer Billy Gilmour, le milieu de Norwich prêté par Chelsea : Hello Chelsea rent boy, sur l’air de Good to be back, du Britannique Gary Glitter, condamné plusieurs fois pour abus sexuels et tentatives de viol sur mineur.
L’histoire remonte aux années 1980, quand l’un des leaders du groupe hooligan des Chelsea Headhunters est surpris au lit par la police avec un jeune prostitué (un « rent boy », « garçon loué »). Depuis, le chant est un hit dans les tribunes anglaises. La cible ? Le Chelsea Football Club et ses joueurs prêtés ici et là en Premier League.
Racisme et homophobie, même combat
Jusqu’à un tournant, trente ans plus tard, quand, en janvier 2022, le Crown Prosecution Service (CPS), l’agence publique chargée des poursuites judiciaires en Angleterre et au Pays de Galles, annonce que chanter Rent boy sera dorénavant considéré comme un crime, au même titre que tenir des propos racistes. Impensable il y a encore une dizaine d’années, cette décision montre que les autorités ont pris conscience des ravages de l’homophobie. Fera-t-elle jurisprudence ? Trouvera-t-elle un écho dans d’autres pays ? Impossible à dire. Mais sa portée symbolique, dans un championnat aussi important, économiquement et sportivement, que la Premier League plaide pour elle. Elle commence d’ailleurs à porter ses fruits.
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