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Les Seigneurs présidents Abonnés
Le 18 septembre 2024
Quand l’hélicoptère approchait de Milanello, c’était comme si Dieu descendait du ciel. Dans sa folie et son culte de la personnalité, je suis sûr qu’il pensait à cette image. Il aurait pu venir en voiture, ses bureaux n’étaient pas à l’autre bout du pays, mais quand Silvio Berlusconi décidait de venir voir « son » Milan de cette façon, c’est que l’urgence et la solennité devaient entourer le moment.
Les Seigneurs présidents

Quand l’hélicoptère approchait de Milanello, c’était comme si Dieu descendait du ciel. Dans sa folie et son culte de la personnalité, je suis sûr qu’il pensait à cette image. Il aurait pu venir en voiture, ses bureaux n’étaient pas à l’autre bout du pays, mais quand Silvio Berlusconi décidait de venir voir « son » Milan de cette façon, c’est que l’urgence et la solennité devaient entourer le moment. La visite durait peu, mais suffisamment pour remettre tout le monde à l’endroit. « Il Milan » retrouvait sa force, revigoré par les mots du Cavaliere. En Italie, la tradition, un brin surannée, d’appeler les gens par leur titre perdure. Berlusconi en a eu beaucoup, mais il voulait qu’on garde celui obtenu en 1977 de l’Ordre du mérite et du travail. Une sorte de message à envoyer. On ne badine pas avec les détails pour construire sa légende.

Je suis convaincu que l’Italie a inventé le foot moderne. Le tournant des années 1980, c’est la Serie A qui le prend en premier. Les présidents, l’institution, les joueurs stars, les médias… pendant quasiment vingt ans, le centre du monde footballistique, c’est l’Italie. Les plus jeunes n’ont pas connu L’Équipe du dimanche et le « grand format » italien. Les autres savent.

À la tête des clubs, on avait les fameux grands patrons de l’économie du pays. Le magnat des médias, Berlusconi. Du pétrole et dérivés, Massimo Moratti, à l’Inter. Et le plus ancien, l’aristocrate « Avvocato » Agnelli (Fiat, Ferrari… ), à la Juventus. Ce sont des empires, des héritiers, des patrons, des pères de famille. Aucun supporter ne critique leur gestion, car ils « sont » le club. Ils l’incarnent. Ils ne peuvent pas mal travailler, puisqu’ils ne visent que l’intérêt de la famille, du club.

Pendant des années, ils vont...

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