Depuis les années 1980, les droits TV du foot ont connu en Europe une augmentation exponentielle, grâce à l’arrivée successive d’acheteurs de plus en plus riches : d’abord les chaînes gratuites commerciales vivant de la publicité, comme TF1, puis les chaînes à péage de type Canal+ ou Sky, enfin les sociétés de télécommunication, les « telcos », comme Orange, Altice-SFR ou British Telecom. Pour le football, le scénario était presque trop beau : en situation de monopole après que la Commission européenne avait autorisé la vente collective, au début des années 2000, les ligues n’avaient qu’à jeter les droits sur le marché, au moyen d’appels d’offres, pour que les télés se battent à coups de centaines de millions d’euros pour en acquérir l’exclusivité.
Tout l’art de la négociation repose sur le timing des appels d’offres et la pression psychologique que les dirigeants des ligues imposent aux diffuseurs en distillant des informations sur l’intérêt porté à leur produit par de prétendus nouveaux entrants. En Angleterre, Richard Scudamore était passé maître dans l’exercice. Le patron de la Premier League a fait passer les revenus télé du foot anglais de 670 millions de livres par saison à plus de 5 milliards entre 1998 et 2017, par le seul jeu de la concurrence.
En France, la LFP s’est longtemps heurtée à la toute-puissance de Canal+ qui, après une grosse frayeur nommée TPS en 1999, a réussi à limiter son investissement entre 2008 et 2020 à moins de 500 millions d’euros par saison (475 millions de moyenne, précisément), malgré la concurrence, sans équivalent en Europe, de Orange, BeIN Sports et Altice-RMC Sport.
Le 15 mars 2016, Didier Quillot est nommé à la tête de la LFP. Il promet de faire revenir les clubs français, structurellement en perte, à l’équilibre d’exploitation en 2020. Homme de médias...
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