J’ai découvert le foot africain pendant le Mondial 82. Dans des styles très différents, le Cameroun et l’Algérie avaient marqué les esprits. Ça ne se dit plus aujourd’hui, mais c’était « exotique ». Oui, il faut bien comprendre qu’à l’époque, c’était présenté comme ça. Ce solide Cameroun emmené par un gardien incroyable, Nkono, avait fait match nul contre « mes » Azzurri et c’était un événement.
Sur le foot africain, il y avait toujours un regard condescendant. C’était des « petits » en quête d’exploit. L’Algérie en avait réalisé un gros en tapant l’Allemagne. J’avais un pote « famille d’expats’ » qui avait vécu pas mal de temps à Alger. Revenu à Ris, il me bassinait avec Belloumi et sa bande. Il était très, très fort, comment je pouvais ne pas le connaître ? Par la force des choses, j’étais un peu calé en foot algérien, mais de là à penser que ça pouvait susciter mieux qu’un intérêt amical. Quant à la CAN… La quoi ? Ça passe à la télé ? Onze, mon mensuel adoré, évoquait souvent le foot sud-am, mais le foot africain était quantité négligeable. En 1990, il est un peu moins « exotique ». C’est devenu du sérieux. Et les pionniers camerounais, en quarts du Mondial, regardent tout le monde dans les yeux. La CAN ? Ça ne passe pas encore à la télé, ou à peine. Il y a bien la folle finale de 1992, mais on s’en souvient pour sa délirante séance de tirs au but. Les Ivoiriens gagnent 11-10 ! On se moque un peu, en mode « ils ne savent pas tirer les pénos ou quoi ? »
Le temps va modifier le regard. Non, tout n’était pas mieux avant. Et apprécier ou non, sans condescendance ou, pire, mépris, le foot africain...
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