J’ai envie d’aller en Argentine. J’ai toujours considéré que c’était une sorte de Terre Sainte pour le sujet. Parce que quand les débats sur le jeu, le style, le fait de gagner et si oui, comment, n’existaient pratiquement en Europe que dans les salons pour spécialistes, là-bas, ils ont pris très tôt une portée nationale. Et parce qu’intellectualiser le foot n’a jamais été un gros mot dans ce pays. L’opposition d’idées entre Menotti, champion du monde 78, et Bilardo, champion 86, passionne encore et semble devoir être le socle de tous les clashs. Gagner avec la manière ou gagner tout court ? Pourquoi ajouter une donnée supplémentaire à une mission qui devrait être simple et unique : gagner ? Réfléchir à la manière d’aboutir au résultat, c’est le début du casse-tête. Faire passer son message, communiquer et gérer tous les aléas du « foot circus », pour reprendre l’expression de Stéphane Guy, c’est le début des emmerdes dans un métier qui devient de plus en plus compliqué et dont les contours sont de plus en plus vastes.
Beaucoup d’entraîneurs ont défendu leurs idées avant lui, mais celui qui a peut-être le plus théorisé sa pensée, c’est Arrigo Sacchi. Vouloir changer une mentalité, une façon de voir le foot ancrée dans l’imaginaire collectif depuis des décennies, c’était un combat incroyable d’audace au milieu des années 1980 en Italie. Sacchi adore raconter cette conférence de presse avant un Naples-Milan : « Qui va marquer Maradona demain ? » « Personne en particulier, nous jouerons en zone. » Le journaliste ne comprenant pas la réponse, n’ayant même pas le concept de l’idée de la défense en zone, réitère sa question : « Non mais, Maradona, qui le prend, demain ? » « Je le répète, personne en particulier. »
Les belles idées du...
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