Dans ma génération, impossible de ne pas se souvenir de Didier Couécou à Bordeaux, de Jean-Pierre Bernès à l’OM, d’Henri Biancheri à Monaco, de Robert Budzynski à Nantes. Un peu plus tôt, Pierre Garonnaire était un rouage essentiel du grand Saint-Étienne. Lui, sa spécialité, c’était le recrutement. Aucun jeune joueur du pays n’avait de secret pour lui et les meilleurs finissaient chez les Verts.

Ensuite, on a connu Jean-Michel Moutier au PSG et son bureau au fond de la brasserie Aux trois obus, porte de Saint-Cloud. À Lens, Jean-Luc Lamarche a été un homme clef dans la conquête du titre de 1998. Au début des années 2000, Jean-Luc Buisine, à Lille, est devenu une vedette de la profession. Il a participé à la construction du LOSC, qui avait disparu du devant de la scène du foot français depuis les années 1950. Les deux Jean-Luc du Nord ont même engendré l’idée qu’un directeur sportif, ça pouvait faire l’objet d’un transfert. Lamarche a été recruté par le PSG, Buisine par Monaco, alors que tous les clubs le voulaient. Aucun des deux n’a connu le succès dans la durée. Lamarche a disparu. Buisine est aujourd’hui à Saint-Étienne, en quidam.

Un poste capital

Le but de cet inventaire de noms et de souvenirs est d’abord d’affirmer que ce poste est capital. J’en conviens, ce n’est pas la prise de position la plus dure que j’ai eu à défendre ces dernières années. Mais il faut savoir que les présidents n’ont pas toujours partagé ce sentiment. C’est là, d’ailleurs, que réside la difficulté, quand on veut comprendre quel rôle jouent ces hommes dans un club. Car pour envisager leur travail, encore faut-il en déterminer les contours. Et leurs pouvoirs, à ces intercalaires entre le coach et le grand boss, c’est ce dernier qui les détermine.

Prenez...