Il y a des vagues qui n’épargnent personne. L’intelligence artificielle (IA) essaie de décomposer le football en chiffres. La première chose qui me vient à l’esprit, c’est l’image d’un singe devant un ordinateur. Un animal sauvage – le football – face au symbole de la modernité – l’ordinateur. La deuxième ? Un effroi : l’IA finira par dévoiler tous les secrets du football. J’imagine alors les joueurs qui n’auraient même pas l’autorisation de se décoiffer et les supporters qui se rendraient au stade comme on va chez le notaire. Le football est sur ce chemin : enchaînement répétitif de situations simulées et apprises par cœur. Jusque-là, cet article n’invite pas à l’optimisme, j’en conviens, mais laissez-moi une chance.
La technologie repousse toutes les frontières. Aucune raison pour le football de se tenir à l’écart. Il y a différentes manières de faire le lien entre football et connaissance. Moi-même, je progresse. Je commence à comprendre que ce jeu entre de plain-pied dans ce que l’IA appelle « système complexe ». Je ne résiste plus. Longtemps, j’ai rêvé que le football sabote les collecteurs de données. Je rêvais d’un faux rebond, d’un arbitre qui se trompe, d’un arrière droit pensant à sa femme plutôt que d’aller couvrir un centre. Mais c’est fini. Je ne m’inquiète plus. Je suis convaincu que le football, les joueurs sont analysables à partir de tendances et de modèles de comportement. Sur ce point, tout le monde a beaucoup progressé. Les grands clubs ont tous des départements d’analyse qui décomposent le jeu de leur équipe et espionnent celui des autres.
Il y a désormais plus de méthodes, mais aussi plus de fables : on utilise des mots nouveaux pour désigner des choses anciennes. Non, je ne suis plus inquiet, je crois en un insondable mystère. Il y aura...
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